[Interview] Thibaut Caoudal, co-fondateur de Leeway : la solution de gestion de contrats

Rencontre avec Thibaut Caoudal, co-fondateur de Leeway, solution de gestion de contrats à destination des équipes juridiques, créée avec Antoine Fabre et Sébastien Decrême.

C’est lors de sa dernière expérience salariale en tant que Directeur commercial que Thibault Caoudal réalise le rôle clé que jouent les contrats ; c’est aussi à cette période là qu’il rencontre son premier associé Antoine Fabre. Après avoir longuement évoqué leur volonté commune de se lancer dans un projet entrepreneurial, l’aventure Leeway démarre.

« Avec Antoine, nous avions principalement l’envie de nous lancer et d’entreprendre, nous nous sommes dirigés vers la création d’une solution sur ces enjeux, bien que n’ayant pas spécifiquement de formation juridique.

Ayant été confronté à la gestion de contrats lors de mon dernier poste, j’ai pu réaliser la complexité et la lenteur de certaines négociations de contrat. Il est souvent difficile de rendre les négociations efficaces, de nombreuses personnes sont impliquées d’un côté comme de l’autre du contrat, ce qui ne facilite pas la collaboration. L’entreprise en tant qu’entité manque souvent de contrôle sur les contrats. Il est souvent compliqué d’identifier les risques et opportunités présents. »

Une fois lancés, les deux co-fondateurs ont pris le temps de passer par une phase d’études de marché, rencontrant plus d’une centaine de directions juridiques, afin d’identifier au mieux les optimisations qu’il était possible de leur apporter au quotidien.

« Cela nous a permis de « designer » le produit que nous avons construit par la suite de manière pertinente. En novembre 2019, nous avons démarré le développement avec l’arrivée de notre troisième associé et CTO, Sébastien Decrême.

Nos rôles sont bien définis au sein de Leeway : nous avons donc Sébastien sur la Tech, Antoine s’occupe du produit, de la stratégie et du financement. Je m’occupe de mon côté de la partie business. Les rôles sont bien délimités. Forcément au moment du lancement, nous avons eu une grande variété de sujets à traiter. C’est ce qui rend ce parcours entrepreneur intéressant à mes yeux, avec une montée en compétence permanente.

Au lancement en mars, nous avions des bêta-testeurs,devenus par la suite nos clients. Forcément ces retours nous ont permis d’être encore plus en phase avec l’utilisation du produit en situation réelle. »

En adéquation avec cette stratégie de cerner au mieux les enjeux auxquels ils répondent, ils ont d’ailleurs lancé un podcast « Le Legal Sandwich Club » qui leur permet de poursuivre les échanges avec des directions juridiques. Ils ont également réalisé une étude sur l’implication des directions juridiques dans la prise de décisions dans le secteur de la Tech.

« Il est important pour nous, au-delà du produit, d’être capables de mettre en avant des tendances, notamment en ce qui concerne la digitalisation chez les professionnels du droit. C’est notre rôle en tant qu’acteur Legal Tech d’aider les directions juridiques à comprendre ce qu’il se passe dans le secteur, comment le métier évolue, et comment justement le digital permettra d’aller plus loin plus vite, c’est un des enjeux de ces études ».

Cette digitalisation du secteur arrive dans un second temps en comparaison des directions business ou marketing, déjà bien fournies en outils.

« La digitalisation en entreprise a commencé par les équipes business qui sont celles qui génèrent du chiffre d’affaires en priorité. Ce sont ensuite les fonctions support, RH et fintech en tête, qui sont passées par cette digitalisation. On voit maintenant émerger des legaltech qui ont vocation à digitaliser leur secteur d’activité. Une entreprise commence forcément par privilégier ce qui génère du CA de manière directe, l’apport des juristes a pu dans un premier temps sembler plus indirect.

Certaines structures ont ouvert la voie, mais elles n’apportent pas encore la totalité de la réponse. Il se passe des choses avant et après la signature, notamment dans le processus et cycle de vie du contrat classique, la signature n’est qu’une fraction de cet ensemble. Naturellement après avoir dématérialisé la signature, les équipes juridiques se consacrent maintenant à d’autres pans de leur activité que ce soit les contrats, la veille juridique, le corporate, ... Ce sont ces différents problèmes que Leeway cherche à solutionner. »

L’ambition est bien évidemment de reconnecter les directions juridiques avec les autres métiers de l’entreprise, une reconnexion que Thibaut décompose en 3 angles :

« Le premier, c’est la réduction du temps passé par les équipes sur la négociation, permettant de se reconnecter aux opérationnels des équipes business.

Le deuxième point, c’est plus de contrôle sur ce qui peut se passer avant la signature, comme les procédures de validation ou en post-signature avec des rappels automatiques sur les échéances de contrat par exemple.

Le troisième, c’est de faire prendre vie aux données présentes dans les contrats.

Ces trois éléments vont permettre aux départements juridiques de se positionner dans l’entreprise comme des business partners aux côtés des équipes business et donc de toucher aux aspects stratégiques. La technologie va aider à positionner les juristes : on parle beaucoup du rôle de trusted advisor chez les anglo-saxons qui ont une réelle longueur d’avance sur la considération et l’importance du juriste.

Nous avons la conviction que la technologie va permettre aux juristes de se reconnecter dans l’ensemble du processus décisionnel et stratégique. »

En plus de cette reconnexion, Leeway représente une réelle décision d’entreprise. Avec Leeway, l'ensemble de la négociation d'un contrat est gérée en ligne, les versions du contrat sont automatiquement enregistrées et le suivi des modifications du document est infaillible.

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